FREDRIC BROWN
La bête de miséricorde
Titre Original : The Lenient Beast
Date de parution originale : 1956
Le miroir obscur n° : 17
Date de parution chez Néo : 1980
Traducteur : J.-F. Crochet
Nombre de pages : 175
Couverture : Jean-Claude Claeys
L'histoire, racontée tour à tour par les principaux protagonistes ; l'assassin, les deux policiers chargés, en équipe, de l'enquête, la femme alcoolique de l'un d'eux et leur chef direct, est une des plus terribles de tout le roman policier. L'assassin, que l'on connaît dès les premières pages, tue pour « faire le bien ». Il pratique à sa façon l'euthanasie, en omettant simplement de demander leur avis aux victimes élues de ses « bienfaits ». Comme toujours chez Fredric Brown, il s'agit d'un récit délirant, mais totalement enraciné dans le quotidien le plus prosaïque. Ici, nous assistons, en même temps qu'à l'enquête avec tout ce qu'elle comporte de routine, à l'évolution de la vie amoureuse des deux inspecteurs : l'un, célibataire endurci, trouvera enfin la jeune fille de ses rêves, l'autre verra sa femme alcoolique et névrosée le quitter pour un autre homme... Mais, surtout, Fredric Brown nous décrit à travers les tribulations de ces cinq personnages, une région des Etats-Unis bien particulière et peu connue dans le roman policier : l'Arizona avec sa chaleur sèche et torride et ses tensions permanentes entre « Anglos » et Mexicains.
Né en 1902, mort en 1972, Fredric Brown fut d'abord connu en France par ses romans et nouvelles de science-fiction comme L'univers en folie, Martiens go home !, Une étoile m'a dit, Lune de miel en enfer, Fantômes et farfafouilles (tous parus dans la collection « Présence du Futur » chez Denoël.) Il est pourtant surtout un auteur de romans policiers. Il en écrivit en effet 22 et ses nouvelles se chiffrent à plus d'une centaine (Nous venons d'en rééditer un choix dans la même collection sous le titre Une nuit à la morgue), alors qu'il n'écrivit que 5 romans de science-fiction. Mais la plupart restent encore malheureusement inédits en France. Il a réussi à être à la fois un auteur très populaire vivant complètement de sa plume et un auteur véritable apprécié par les plus difficiles des amateurs de romans policiers pour son art du suspense associé à une désinvolture et un humour très personnels, mélange original qui a produit de véritables chefs-d'œuvre comme La nuit du Jabberwock (Editions « J'ai Lu ») ou Tuer pour passer le temps paru dans la même collection.